Nom officiel : République de Guinée
Nature du régime : République
Chef de l’Etat : Président Alpha Condé
Superficie : 245 857 km²
Capitale : Conakry
Villes principales : Kindia, Kankan, Nzérékoré
Langue (s) officielle (s) : Français
Langue (s) courante (s) : Peul, malinké et soussou
Monnaie : Franc guinéen (cours flottant)
Fête nationale : 2 octobre
Population : 11,75 millions d’habitants (Banque mondiale, 2013)
Densité : 47,8 habitant/km²
Croissance démographique : 2,5% par an (Banque mondiale, 2013)
Espérance de vie : 54,5 (PNUD)
Taux d’alphabétisation : 41% (PNUD)
Religion : Islam (85%), christianisme (8%), animisme (7%)
Indice de développement humain : 178 sur 187 (PNUD)
PIB (2013) : 6,54 milliards $ (FMI)
PIB par habitant (2013) : 588$ (FMI)
Taux de croissance (2013) : 2,5 % (FMI)
Taux d’inflation (2013) : 12,7% (FMI)
Balance commerciale (2013) : -900 M$ (OMC)
Principaux clients (2011) : Espagne, Irlande, Inde
Principaux fournisseurs (2012) : Chine, Pays-Bas, Etats-Unis, France
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2011, Banque mondiale) :
Exportations de la France vers la Guinée (2013) : 130,3 M€ (DGT)
Importations françaises depuis la Guinée (2013) : 61,7 M€ (DGT)
Communauté française en Guinée : 2 943 immatriculés (août 2014)
Depuis son indépendance en 1958 et jusqu’en 2010, la Guinée n’a connu que des régimes militaires ou autocratiques. Au décès du Président Lansana Conté, en décembre 2008, une junte militaire s’empare du pouvoir. Une transition démocratique est engagée en janvier 2010, sous l’impulsion décisive du général Sékouba Konaté. Elle mène à l’élection d’Alpha Condé en novembre 2010, puis à des élections législatives qui se sont déroulées le 28 septembre 2013.
Lansana Conté est décédé le 22 décembre 2008 après 24 années à la tête de la Guinée. Dès le lendemain, le capitaine Moussa Dadis Camara et le Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD) ont pris le pouvoir. Le chef de la junte s’est engagé alors à lancer une transition devant inclure la tenue d’élections législatives et présidentielle en 2009 auxquelles la junte ne devait pas participer.
Le 28 septembre 2009, l’armée a réprimé dans le sang une manifestation pacifique organisée par les Forces vives dans le stade de Conakry, faisant plus de 150 tués et plus de 1200 blessés. Ce massacre a été unanimement condamné par la communauté internationale. La France a immédiatement suspendu sa coopération militaire et déployé une assistance médicale aux victimes.
Après une tentative d’assassinat par son aide de camp le 3 décembre 2009, Dadis Camara a été évacué et hospitalisé à Rabat. Le 15 janvier 2010, à Ouagadougou, le capitaine Dadis Camara, le général Konaté et le Président Blaise Compaoré ont signé la « Déclaration conjointe de Ouagadougou », définissant les modalités de la transition guinéenne. La nomination d’un nouveau Premier ministre (20 janvier 2010) et la désignation d’un gouvernement d’union nationale (15 février 2010) ont engagé la Guinée sur la voie de la transition. La France a repirs alors ses activités de coopération.
Le premier tour de l’élection présidentielle guinéenne a eu lieu le 27 juin 2010. Le dirigeant de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, avec 43,69% des voix et celui du RPG, opposant historique, Alpha Condé, avec 18,25% des voix, se sont qualifiés pour le second tour. Celui-ci n’a eu lieu que le 7 novembre 2010. La victoire d’Alpha Condé est proclamée par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) le 15 novembre 2010. Après deux jours de violences qui ont contraint le Président de la transition, Sékouba Konaté, à décréter l’Etat d’urgence, la Cour constitutionnelle a proclamé, le 3 décembre 2010, la victoire d’Alpha Condé, avec 52,52% des suffrages.
Dans la nuit du 19 juillet 2011, le Président Condé a fait l’objet d’un attentat manqué à sa résidence par un commando d’une soixantaine de militaires. La justice guinéenne a été saisie. Le gouvernement a nommé en 2011 des délégations spéciales et chefs de quartiers dans chaque commune, dans l’attente de l’organisation des élections locales.
Après plusieurs reports, et grâce à l’accord politique du 3 juillet 2013 conclu dans le cadre du dialogue politique inter-guinéen, l’organisation des élections législatives, le 28 septembre 2013, ont permis à la Guinée d’achever sa transition démocratique. Les précédentes élections législatives remontaient à juin 2002, à l’époque du régime de Lansana Conté.
Le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) du président Alpha Condé et les partis qui lui sont alliés dans la coalition « Arc-en-ciel » ont obtienu 60 des 114 sièges à l’Assemblée nationale (dont 53 pour le RPG). Le principal parti d’opposition, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) ont obtienu 37 députés, suivi de l’Union des forces républicaines (UFR) avec 10 députés, les autres partis de la coalition de l’opposition se partageant 6 députés (soit 53 pour l’ensemble de l’opposition). Un parti centriste a recueilli un député.
Après avoir contesté les résultats des élections, l’opposition guinéenne, à l’exception d’un député (M. Lansana Kouyaté, président du parti de l’espoir pour le développement national), a accepté de siéger au sein de la nouvelle Assemblée.Claude Kory Kondiano (RPG) en est élu Président.
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a désigné fin 2014 un nouvel opérateur technique pour réviser le fichier électoral. Début 2015, elle a fixé l’élection présidentielle au 11 octobre 2015 et les élections locales au printemps 2016. Les leaders d’opposition Cellou Diallo, Sidya Touré et Lansana Conté, réunis à Paris fin mars 2015, ont fait une déclaration pour exiger la tenue des locales avant la présidentielle, annoncer le retrait de leurs élus de l’Assemblée nationale et appeler à la reprise des manifestations.
Parfois qualifiée de « scandale géologique », la Guinée dispose de richesses hydrographiques immenses (château d’eau de l’Afrique), d’un riche potentiel minier (un tiers des réserves mondiales de bauxite, or, diamant, fer, manganèse, zinc, cobalt, nickel, uranium) largement sous exploité.
La Guinée est un pays potentiellement très riche mais son PIB par tête n’atteint que 588$. L’instabilité politique entre 2009 et 2013 a fortement handicapé l’économie guinéenne : faible croissance, accélération de l’inflation, doublement du déficit budgétaire. Fin 2011, la Guinée pouvait se prévaloir d’une nette amélioration de ses performances macro-économiques (forte croissance de l’ordre de 4%, recettes fiscales en forte progression) et d’une meilleure gestion des finances publiques (retour à l’unicité de caisse de l’Etat, révision à la baisse de la subvention du prix des carburants, intégration des ressources minières exceptionnelles de Rio Tinto au budget rectificatif 2011 et au budget 2012).
Alors que la Guinée avait atteint en décembre 2000 le point de décision de l’initiative pour les Pays Pauvres Très Endettés (PPTE), les institutions financières internationales (IFI) ont interrompu toute relation avec la Guinée à la suite du coup d’Etat de Dadis Camara en décembre 2008. Avec l’ouverture de la période la transition, en janvier 2010, la France s’est mobilisée pour que les IFI reprennent ces relations, ce qui a été fait avec l’élection d’Alpha Condé en décembre 2010.
Fin 2011, les bonnes performances de l’économie et des finances publiques guinéennes ont permis au Conseil d’administration du FMI d’approuver une facilité élargie de crédit (FEC) de trois ans (200 M$). Ce programme a ouvert la voie à la reprise des négociations au sein du Club de Paris qui ont abouti à un accord intérimaire traitant le flux de la dette guinéenne sur la période 2012-2014. La France est allée au-delà en annulant l’intégralité des créances commerciales dues sur 2012-2014 (pour un montant de 53,7 M€) et a rééchelonné 97,1 M€ de créances d’aide publique au développement.
La Guinée a ensuite bénéficié d’une annulation de la majorité de sa dette en Club de Paris début 2013 (2,1 Md$, soit 66% de la dette extérieure du pays). La France a été un acteur moteur du traitement de la dette guinéenne en Club de Paris. Elle y a apporté une contribution majeure avec une annulation sèche de près de 80M€ conjuguée à l’octroi d’un contrat de désendettement et de développement (C2D) de 171 M€, dont une première tranche de 75 M€ sera décaissée sur la période 2013-2016.
La fièvre hémorragique virale Ebola apparue en décembre 2013 en Guinée forestière a entraîné 2260 décès dans le pays (avril 2015). Les foyers épidémiques sont concentrés en Guinée-maritime (Conakry, Forécariah, Coyah). Au-delà de ses conséquences humaines et sanitaires, cette crise a également d’importantes répercussions économiques et sociales. Selon la Banque mondiale, l’épidémie d’Ebola a déjà réduit de la croissance de +4,5% à +0,5%, et la Guinée serait en récession en 2015 (-0,2%), soit une perte des revenus de 540 millions $.
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